EnVie de Vie.
Il y eut de si grosses tempêtes qui firent bouger les limites entre terre et mer.
Elles semblaient revenir à la charge, comme si une immense colère se trouvant prisonnière du ciel, des eaux, n'arrivait pas à se calmer, s'armant de tant de vagues démesurées pour nous dire sa force, pour nous montrer sa pugnacité...
Effroi de ces eaux mêlées qui arrivent au galop! Beauté de ces rouleaux gigantesques qui nous redisent combien nous sommes petits...
Et je ressens en moi la force possible de mes colères: trop d'injustice, trop d'absurdité, trop de malheur dans cette humanité dont je suis.
Attente ...et calme enfin retrouvé. Apaisement possible sur le sable mouillé.
Grand nettoyage, avant printemps!
Grande purge qui a laissé d'étranges restes, sans vie!
Je suis vidée... Plus de lutte...Plus de pourquoi...Un intérieur étal, Moi si calme, sans mots.
De ce calme si étonnant qui suivit, une autre fanfare se mit à jouer.
Éclosion soudaine des jaunes forsythias, des roses prunus et des blanches aubépines. Éruption dans les pelouses des crocus et des primevères. Tintamarre au petit matin, vers 6h30, de ces kyrielles d'oiseaux qui chantent la vie...
Et vibre en moi ce grand réveil, ces couleurs, ces chants, cette nouvelle lumière, comme une secousse intérieure qui élargit tant l'horizon, qui pulse en moi, bien profond, l' enVie de la Vie.