J'ai vu des terres...

Il y a des terres blanches, gelées, lumineuses, fragiles, comme un écrin de pureté qui attire, qui intrigue...

Il y a des terres ocres, sèches, craquelées, terres de lumière parfois plombée...

Il y a des terres tempérées, délicates, de lumière douce, plus accueillantes pour l'être humain...

Il y a des terres de profusion généreuse où soleil, pluie, végétation entretiennent un développement surpuissant, terres de lumière exubérante et colorée...

Il y a des terres qui jouent avec l'eau, se laissent découper, envahir... Lumière humide, musicale de gouttelettes rondes...

Il y a des terres si hautes, si profondes, témoins des soulèvements de l'écorce terrestre... entaillées ou dressées, des pans entiers de pierres ou des champs d’edelweiss couvrent le sol.. .Lumière de cristal aérien...

Il y a des terres qui crachent le feu et débordent de ces fleuves de lave... Lumière chaude, aveuglante qui éclaire toute la nuit...

Il y a des terres rondes, douces  dont le secret est de pouvoir bercer ceux qui viendraient s'y réfugier... Lumière tendre des commencements

J'étais dans l'avion quand ces images sont venues m'habiter et me propulser à travers tous les cieux et latitudes. J'ai aimé ce voyage intérieur qui renvoyait en moi ces lieux que j'ai pu parcourir, me redonnait de vivre à nouveau ces sensations d'espace, de lumière, de couleurs, d'odeurs... Toutes ces terres me disaient notre terre, me disaient tous ses habitants  et leur façon de vivre... J'entendais les langues différentes et revoyais ces moments d'infini, ces rencontres...

Quelque temps après, j'étais au nord du nord et puis à l'est de l'est... Terres si opposées et toujours si humaines derrière les apparences.

Pour les unes " le froid pourrait faire croire à un isolement des personnes... Mais les maisons sont colorées et rayonnent de leur chaleur intérieure; les mille reflets entre eau, terre et neige renvoient des étoiles pour habiter les jours un peu courts... Il s'agit de vivre avec le froid une bonne partie de l'année avec un certain isolement et une nature préservée comme refuge.

Pour les autres, " la chaleur tropicale  est là qui rend possible  au milieu de la ville une végétation qui ne demande qu'à pousser. Les rues  grouillent de monde motorisé qui sature l'atmosphère. Il s'agit de vivre avec cette chaleur, les typhons qui surviennent parfois, dans une extrême pauvreté ou une impudique richesse. Jamais seuls, dans la ville, les sourires sont là...

Voyages qui m'emportent, qui me disent si fort la fantastique géographie du monde, l'immense humanité qui nous relie.

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