Don sans fin.
Parce qu'il a plu, parce qu'il n'a pas fait si chaud, parce que ce jour-là, le soleil vient donner sa lumière, alors la terre s'offre et toujours se renouvelle par ses jeux de couleurs, d'ombre et de lumière.
Il suffit d'être là et de vivre au travers du réel, un voyage béni.
Je peux rouler bouler dans les pentes douces, crier aussi fort que le brun rouge des crevasses ouvertes, rire comme le jaune vert pétillant et devenir aussi vaste que ces espaces offerts.
Je peux murmurer au coquelicot que j'aime son rouge éclatant, signe de sa royauté, et la fragilité de ses pétales, signe de son humilité.
Je peux dire à ces belles que toutes leurs tâches rouge carmin parlent en moi des êtres humains blessés ou morts qui sont tombés à terre. Je les remercierai aussi de leur présence ici car ne transmutent-elles pas les champs de bataille en un lit de repos, doux et tendre que l'amour envahit ?
Je peux aller au creux de ce géant entendre battre le cœur de la terre et me glisser dans ce vitrail végétal. Je lui donnerai s'il veut bien, un peu de cette peine à vivre parfois; il la transformera en chant nouveau. Dans mes veines circulera la même sève, harmonieuse et tranquille.
Don sans fin. Nous ne sommes aussi que des passeurs de vie.