Belle fête des mères !
Il y a la Mère océan qui enfante le monde, et les hommes et les femmes de qui naîtront encore filles et garçons.
Chaîne sans fin qui aliène ou qui libère, dans laquelle quoique je fasse, j’inscris mes pas.
Je suis donc faite de ces milliers d’enfantements qui m’ont précédée et circule en moi ce sang dense d’humanité qui mêle sans cesse douleur et joie, sens et non-sens, haine et amour.
Dans mon passé plus proche, les femmes qui m’ont précédée ont fait don de leur vie transmutant des souffrances infinies en fleuves de vie.
Au creux de mon ventre je sens et sais cet héritage dans l’attention à la vie ; il me retient toujours quand le soleil noir m’envahit.
Nos ventres donnent la vie, de souffrances et de joie immense, mêlées.
Nos ventres de femmes sont les tambours du monde qui hurlent de douleur et murmurent des fils lumineux de douceur.