Les gens...

J'aime regarder les gens...

C'est un mouvement, quelque chose qui va de l'avant...

Qu'est-ce qui les habite ce jour-là ?

Qu'est-ce qui est présent en eux ? Qu'est-ce  qui donne cette impulsion prête à conquérir un petit bout du monde?

Il y a des complicités dans les regards, dans les paroles qui semblent s'échanger, une réflexion qui se creuse intérieurement...

Sont-ils entrain de de savourer l'instant ? De refaire le monde ? D'interroger l'histoire ?  De se perdre en regardant au loin ?

Il y a des chapeaux, ou des ombrelles pour s'abriter tout en continuant d'avancer... Ou pour s'arrêter, contempler un moment ce qui est là...

Il y a une presque mise en scène, à leur insu... Quelle pièce de théâtre jouent-ils sans le savoir ? Que sont-ils entrain de dire au monde ?

Il y a des princes charmants, jeunes ou moins jeunes qui se font implorants d'un regard, d'un geste, d'une parole peut être...

Et des princesses lointaines, ensorceleuses...

Ce besoin en nous d'être aimé, de disparaitre ou de renaître...

Il y a des silences au milieu de la foule...

Plonger en soi... Relier en soi l’extérieur, l'intérieur...

Se laisser habiter de beau, de mystère...

Il y a toute la vie qui se donne en traversant la place, celle qui est pleine des années qui s'offrent et celle qui porte  toutes les années passées...

Il y a tout cela en chacun de nous... C'est pour cela que j'aime observer les gens...  Ils me disent l'insouciance nécessaire, et le doute et les peurs de ces temps bouleversés.. Ils me disent nos jeux d'enfants et nos rôles assumés...  Ils me rappellent l'amour qui bat en chacun de nous, si malmené parfois au point de croire qu'il a disparu, que le monde s'est vidé de sa substance.

L'amour, ce passager clandestin en nous, qui persiste malgré nous... Que nous pouvons débusquer en tout ce qui nous entoure... Couleurs, contrastes, gestes, visages, quelque chose de fragile et qui danse dans les vagues et la lumière dorée...

L'amour est ce mouvement qui nous embarque tout entier, qui nous parle à l'oreille, ouvre nos yeux, nos cœurs pour que nous regardions plus loin, autrement ce qui est là.