L'ombre dessinait un pas de danse !
Une petite branche de rien posée sur le sol. C'est son ombre qui attire mon regard. Mots curieux qui résonnent en moi: "L'ombre de la branche est plus belle que la branche !"
J'observais alors plus attentivement...
L'ombre dessinait sur le sol un pas de danse.
Partout autour de moi, alors, je mesurais cette alliance des arbres et de leur ombre. Certains détails disparaissaient, les proportions se transformaient : plus élancées dans leur dessin sur le sol. Mais l'ombre était inséparable de son arbre et cette union sublimait leur être.
Comme nous aimons jouer avec nos ombres projetées sur le sol et rions de notre grande taille au soleil couchant.
Nous sommes aussi fondés sur des ombres secrètes qui nous enserrent, nous glacent, nous paralysent même sans que nous n'en sachions rien.
Elles attendent pourtant que nous allions les découvrir sans peur, juste pour les comprendre, mieux se comprendre. Nous verrons alors celles de nos proches autrement.
Si nous mettons des mots quand il y a mystère, si nous accueillons ce qu'elles viennent nous apprendre de nous-mêmes, c'est comme si nous portions des fils de lumière et tissions avec elles de nouveaux resplendissements. Ce travail intérieur, silencieux, parfois douloureux, va éclairer nos profondeurs, nos plis et replis.
C'est comme si nous levions voile après voile, provoquant un étonnement libérateur pour nous-mêmes et pour le monde.
Les combats intérieurs que nous assumons ne se projettent plus sur autrui et apportent ainsi gouttes de lumière et d'amour.
Oui, Jouons avec toutes nos ombres. Qu'elles portent pour nous les pas de danse de l'univers !
Elles révèlent la beauté de chacun, si humaine, si vraie et s'étendent sur la terre, bienfaitrices.