Il y a des jours.

par poutouxvero.over-blog.com  -  27 Novembre 2010, 12:28  -  #Atout humanité

 

Il y aura « un jour couleur d’orange où les gens s’aimeront » disait le poète …

Il y a des jours noirs comme des trous noirs qui semblent m’entraîner dans une spirale tellement triste… Mon âme est prise, captive. Ce sont des jours comme des nuits sans étoile, il n’y a pas de voie, sans issue.

Il y a des jours blancs, ils sont rares pour moi. Ce seraient des jours où il ne se passerait rien, un calme comme une mer étale ...Pas un pli, pas un sursaut...Je n’arrive pas à me souvenir.

Il y a des jours gris, feutrés, sans bruit, qui glissent quand la nuit ne semble pas vouloir partir et que le soir est déjà là.

Il y a des jours bleus quand quittant le ciel gris au-dessus de nos têtes, apparaît si délicat ce bleu tendre au-dessus de la mer de nuages... Être près du ciel, être dans le ciel et l’âme se fait poète, elle reçoit des paroles d’ailleurs…Qui lui donnent vie. Elle voit le monde autrement... Les nuages sont des montagnes, il y a des vallées et même des falaises éclairées…je voudrais parfois pouvoir me jeter dans ces boules géantes comme du coton.
Revenue sur terre, il y a aussi de ces jours bleus, la terre me révèle ses mille et une saveurs, ses couleurs, ses formes et ses odeurs ; elle entraîne en moi des mots bleus qui chantent dans ma tête et se relient entre eux, prenant plaisir de l’escapade impromptue qui se joue en moi.

Il y a des jours rouges, ceux de la colère qui explose...Le feu intérieur s’était assoupi et le voilà qui sur une étincelle, des fois, à peine perceptible s’enflamme... Il fait chaud, quelle sera l’issue ? Pourrons-nous encore nous parler ? Ou la colère aura-t-elle tout détruit ?

Il y a les jours aquarium, comme un déluge qui s’abat, une pluie sans fin où notre condition d’humain nous parait si peu enviable. Il suffirait que nous soyons poissons et nous serions heureux. 

 Il y a les jours fleurs, comme une ouverture vers le ciel de tous ces pistils tournés vers le soleil, jours fleurs plein de couleurs, d’odeurs.

 Il y a les jours terre, de celle nouvellement retournée qui attend patiemment la semence.

 Il y a les jours papillon, subtils, légers, difficiles à suivre... Leur effet inattendu nous surprendra sans doute un autre jour. Un tout petit rien qui déclenchera une légère déviation du cours du temps.

Il y a des jours lumière ; celle du matin qui réveille en moi une énergie qui se dégage, qui se met à courir en moi, qui ne connaît pas de limites et m’entraîne donc toujours trop loin ? Cette lumière reçue se déploie aussi de l’intérieur. L’expression dit « elle rayonne », oui cela doit m’arriver aussi. Il y a la lumière mais aussi le goût de l’air, aux parfums des quatre saisons qui s’immisce en moi et me donne le tempo.

Il y a des jours où nous refaisons le monde : nous voilà créateurs et partis dans les sommets... L’enthousiasme est contagieux ; nous carburons mais aussi nous reprenons des forces dans le rêve et l’idéal…

Il y a les jours où nous aimons la terre entière, c’est une chaîne de sourires, de rencontres, de paroles qui se donnent.

Il y a les jours de l’absurde : situations comme des rébus je ne trouve pas la clé ; enchaînement acrobatique, comme un funambule, j’essaie d’avancer...

Il y a des jours besogneux, du matin au soir. Pire qu’une fourmi, s’organise toute une programmation à peine pensée, les dossiers s’enchaînent, les parapheurs, les idées sont là rapides, limpides, elles tracent leur chemin.. Tout n’est pas résolu. Dommage !  Très souvent toute cette activité déployée recrée immédiatement d’autres questions en suspens qu’il faudra à nouveau déblayer... Fourmi affairée, programmée qui se projette, s’éloigne du sens de la vie…

Il y a des jours stressants, comme si toute  notre vie se jouait là …On a beau s’y préparer, les heures défilent, les arrêter ce serait pire ...Et le moment arrive, bientôt soulagée,   encore un peu de patience,  ces jours là nous poussent dans nos limites.

Il y a les jours de rentrée... Qui content les vacances, qui montrent les photos. Ces jours où chacun semble prendre intérêt à l’autre et déclamer souvent avec grande conviction ses résolutions pour la nouvelle année. Il y a des jours de rentrée confidence, de celles qui résultent de ce lent travail d’auto élaboration que permet le temps des vacances, un autre temps.

Il y a les jours voyageurs, découvreurs de nouveaux paysages, de nouvelles couleurs et la curiosité se met en mouvement, élargit notre conscience.. Jours de marche, un pied après l’autre, la chaleur, le froid, la lumière qui se donne pleinement ou par petites touches, un changement d’échelle, de regard   qui se tourne vers le minuscule, la fleur du bord du chemin ou l’insecte découvert et puis la vue élargit, immense quand le paysage s’ouvre  terrifiant de beauté et d’immensité.

Il y a les jours de fête, rituels qui rassurent, qui perdent peu à peu leur sens... Bonheur d’être réunis mais aussi activation des peurs d’enfant tenues secrètes, réactivation des douleurs  de la vie et des absences rendues présentes  Envie de faire plaisir, de ne pas compter, donner sans réserve son énergie ...Être épuisée, réaliser que tout cela a passé bien vite...
A quand le jour sans fin, l’éternité retrouvée ?

 

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E
Belle idée Véronique, d'offrir ces textes, en plus de tous ceux que vous envoyez régulièrement! C'est un réel bonheur de découvrir à chaque fois la fenêtre que vous allez ouvrir. Un bol d'air au milieu de toutes les infos mails que je reçois quotidiennement.<br /> Un grand merci et un grand bravo pour vos talents.
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P
Merci Elisabeth et bonne suite à vous aussi pour votre travail pictural en lien avec cette nature que nous aimons tant et qui nous ressource.