Surprise d'hiver
L’hiver est arrivé, rude, blanc, nous surprenant comme si nous ne savions pas…et les flocons tombaient réguliers, couvrant nos rues, nos routes, se posant sur les branches nues des arbres citadins. Belle pagaille, et toute cette belle organisation se déballe. Il faut trouver un coupable !
Il y a des chutes, des retards, des records enregistrés… et des gens sur le pavé, couchés sur des cartons.
La neige est là, les voitures patinent…Encore quelques réflexes solidaires pour pousser ces automobiles devenues soudain ridicules face à de toutes petites montées…Et puis quand vient Dimanche, plus aucun bruit comme si plus personne n’osait s’aventurer. Silence feutré, ouatiné …Etonnant, je n’ai plus l’habitude. Et toute la société de consommation s’arrête. Certains se retrouvent prisonniers.
Rester chez soi, sortir à pied, s’enfoncer dans la neige et le rythme ralentit, l’emploi du temps se trouve remanié…On attendra, tant mieux, c’est justement le temps de l’Avent.
La neige s’est un peu retirée, laissant encore des monceaux de ci, de là. Les routes ont des cicatrices qui mettent à mal les essieux.
Furibondes, les courses de Noël, interrompues, se déchaînent en un jour …
L’hiver peut nous surprendre, nous obliger à nous arrêter, à accepter enfin que nous ne puissions pas grand-chose si ce n’est réapprendre nos limites et composer avec.
Le risque c’est l’isolement, le chacun pour soi, la désorganisation, l’incohérence à vouloir faire comme si le bel hiver n’existait pas.