Vient seulement le premier printemps de ce nouveau !
Inspiration infinie que celle puisée à l'observation de ce cycle annuel et que je savoure d'autant plus que je peux vérifier par moi-même le déplacement des trajectoires des différents astres et planètes dans cet espace ouvert et large qui m'accueille.
Je ressens plus intimement cette succession des jours et des nuits et porte une attention plus grande aux signes avant-coureurs qui peuvent par ailleurs démentir ce qui semble se vivre. Ainsi, la course du soleil sur l'horizon est plus longue en distance et en durée... Le noisetier est couvert de ses chatons et primevères, boutons de camélia, perce-neiges se donnent à voir.
Pourtant, tout d'un coup, grand froid ressenti ... Comme un mouvement qui se contredit et ralentit... nous invitant encore à attendre patiemment le printemps, déjà là invisible, qui semble disparaitre.
Il y a aussi les saisons de chaque vie humaine et les saisons du monde ...
De cet hiver du monde, il nous fait aussi attendre patiemment mais ardemment ce nouveau printemps. Comme la terre travaille en silence, travaillons-nous intérieurement, chacun, à développer de nouvelles qualités pour qu'advienne cette nouvelle saison ? Comment nous soutenons-nous mutuellement pour grandir dans une fraternité simple et réelle ? Comment discernons-nous les signes avant-coureurs des nouveaux bourgeons d'humanité ?
Les différents cycles semblent se brouiller entre saisons annuelles et saisons du monde. Et l'hiver du monde comportera sans doute de nombreuses saisons avant de s'engager vers un printemps du monde... Mais tout est déjà là. Vient donc, seulement, le premier printemps de ce nouveau. Si rien ne semble bouger, ou avancer si lentement pour engendrer les changements nécessaires à l'évolution, nous pouvons croire que, de même que le monde végétal pousse d'année en année, notre humanité covidée continue, elle aussi, de s'adapter et de se transformer. Il faut ouvrir tout notre être pour entendre cette maturation secrète et se nourrir de lumière et de joie, celles encore discrètes, que nous apporte ce nouveau printemps qui vient.