Terrain de jeux
C'est un immense terrain de jeux qui dit la douceur de la vie dans la courbe de ses vallons, qui raconte la Renaissance Italienne et nous ouvre tout grand sa collection de Plazza, de sculptures et de peintures, nous offre un tourbillon de couleurs, d'expressions, de courbes et de figures géométriques qui s'entremêlent.
Je traque la lumière qui dessine les ombres, colorie les maisons, illumine les oliviers, éclabousse les iris et les coquelicots. Je joue avec les perspectives, de ces villes vues d'en haut, vues d'en bas, de ces toits qui disent les coins et les recoins, et tous les secrets de ces histoires de vie, si anciennes et si contemporaines. Je parcours ces lignes de crête, entre villages perchés, rangées de cyprès, un pin parasol...
Des génies, des artistes, et des saints, presque en pagaille dans ce coin de terre; de ceux même qui défièrent avec aplomb ce qu'on croyait savoir, inventèrent d'autres visions du monde et d'autres façons de vivre.
Tous les touristes ne peuvent alors à un moment ou à un autre, moment plus ou moins dense, plus ou moins court, n'être qu'amoureux de la vie et de l'humanité.
Et pas loin, la terre tremble plusieurs fois, elle s'agite et inquiète; les rumeurs d'autres drames nous parviennent, des massacres en Syrie. Dans la coupole du Domo, l'enfer est peint de façon
incroyable. L'effroi, le même, de cette terreur parfois et trop souvent présente se lit sur les visages. Toutes les formes de guerre qui écrasent, humilient, nient l'humain en l'humain se
mettent à résonner en écho de ce que je vois là sous mes yeux.
Et je suis là au sortir de la guerre de cent ans, je suis dans ce souffle de la Renaissance qui apporte cette recherche assoiffée de vrai et de beau, de connaissance et de compréhension...
De quelle Renaissance avons-nous donc besoin aujourd'hui ?