Elles dansent...
Oser une courte migration sous d'autres latitudes, là-haut, comme nous disons habituellement, au delà du cercle polaire imaginaire... Sur les ailes de nos oiseaux immenses qui caressent de leurs ailes métalliques les vastes nuages, leurs vallées, leurs collines, nous nous sommes envolés.
Aller voir ces terres froides du Nord dans ces jours qui sont encore bien courts. La nuit polaire cède peu à peu place à la lumière du soleil qui du fait de la courbure de la terre, tombe de travers, façon de parler... Cela rend les paysages dorés et doux, les eaux des fjords bleu sérac.
Se laisser transporter dans un traîneau conduit par des chiens et leur musher... Loin de tout, nous parcourons un vallon, traversons un fjord gelé, nous nous réchauffons auprès du feu de bois et passons la nuit dans une chambre de glace entourée des figures mythiques sculptées qui vont veiller sur nous.
Le ciel est parfois bien bas, il faut alors savoir chercher autrement des reflets de lumière qui se font tant désirer. Dans les villes et les villages, les habitants rusent, ils jouent avec des couleurs bien vives, distribuent guirlandes et lampes tempêtes dans leurs maisons terrestres et même auprès des tombes de ceux de l'au-delà. Sur la mer, entre les gris sombres des nuages, et le blanc de la neige des montagnes qui plongent dans l'eau sombre, les percées du soleil, imprévisibles nous éclaboussent d'un coup comme des éclats de trompette ou accrochent au passage les rochers de touches pastel.
Et comme pour compenser ces jours qui doivent parfois paraitre si longs, les nuits délivrent leurs surprises : les ports jouent de mille reflets ; la ville est illumination ; auprès des montagnes perdues, le ciel, une fois l'œil habitué, s’anime de vastes rubans de couleurs. Elles dansent, oui, ces fameuses aurores ! Un seul désir alors, entrer dans leur danse, embrasser avec elles le ciel et la terre.