Tout bouge, tout vit...
Dès que l'œil regarde et se laisse inviter à suivre ce qui est là devant lui, tout se met à bouger. On pourrait croire à l'immobilité des paysages, à leur aspect figé. Le vieux moulin et le clocher semblent immuables, touchants par ce lien hors temps qu'ils tissent.
Mais, non! La vie n'est que mouvement des particules de lumière, d'eau, de couleur, de matières qui se recomposent sans cesse dans un spectacle trop envoûtant qui est devenu mon voyage préféré.
Les paysages se déroulent au loin, laissent la lumière tomber en un point précis, tranchent des lignes, se penchent, basculent, laissent apercevoir des traces humaines et m' emportent si loin, dans leur blanc d'hiver ou leur vert, presque de printemps.
Des nuages blancs ou noirs, denses, légers et tourmentés filent, se vident d'un coup. Plus rien comme un silence et leur danse reprend.
L'eau semble dormir puis court, parcourt, tombe, se transforme en ces flocons qui eux-mêmes deviennent étoiles en plein jour.
Et cet arbre surgit dans le ciel et ces arbres solitaires font un pas de danse, s'étirent pour relier terre et ciel, emmêlent leurs branches, racines, dans un labyrinthe où je me perds avec bonheur.
C'est là que je respire vraiment, tout bouge en moi aussi. Toutes mes cellules se reconnaissent dans cette nature offerte et sont espace, silence, eau, lumière, couleur, vent, infini...