Ils me disent fin et infini...

Nuits qui deviennent plus longues comme si la lumière allait disparaître...

Jours qui filent comme si le vent voulait les emporter...

Nuits qui deviennent plus froides comme si nous ne connaissions plus la chaleur...

Jours qui m'aspirent comme si les vagues déchaînées allaient tout faire disparaître.

Couleurs incroyables de l'automne, qui se déposent en moi, lorsque le soleil vient encore montrer qu'il existe. Tous ces arbres, quand vient la fin de leur cycle annuel, s'inclinent avec tant de douceur pour certains, tant d'éclat pour d'autres et déposent en moi un curieux mélange de nostalgie, de tristesse, d'angoisse, d'émerveillement.

Ils me disent fin et infini en même temps, cycle et passage, gloire et humilité. Ils me montrent le chemin. Celui de cet abandon conscient et confiant au mouvement de la vie dans la nuit, dans le froid, dans le vent. Ils me rappellent cette mystérieuse vie qui circule en moi, en nous, dans tout l'univers.  La vie semble se replier, se retirer dans les profondeurs de la terre, se ralentir dans ce rythme devenu plus nocturne... Que se prépare-t-il en secret ? 

Ne traversons-nous pas actuellement une tempête universelle, soulevée par les vagues de l'injustice, des discriminations et inégalités ? N'entendons-nous pas le vent qui vient renverser les modèles établis ? Aurons-nous la sagesse de replier les étendards des pouvoirs installés, d'une économie qui surchauffe ? Serons-nous capables de stopper les bourrasques technocrates qui déshumanisent en fondant de nouvelles digues d'amour et de sagesse millénaire qui continue d’œuvrer en secret ?

Quand tout, autour de moi, prend ces allures de fin, l'infini n'est pas loin... Avec éclat et douceur, en silence et dans le fracas, il travaille en nous, au-delà de nous... S'abandonner au plus profond et œuvrer aussi dans chaque jour qui vient.