Gestation difficile.
L'hiver ne veut pas partir et semble dicter sa loi alors que nous n'en pouvons plus d'attendre le soleil printanier. La gestation de ce qui travaille sous terre nous semble longue. Nous perdons patience et nos réserves d'énergie sont à sec. Que se prépare-t-il ainsi dans ce froid qui demeure? La force contenue dans les bourgeons presque prêts à éclore, sera-t-elle plus dense, plus totale, éclatante quand viendra l'heure.
La morosité de notre vieille Europe en crise ne veut pas partir alors qu'en nous, nous aspirons à un vrai renouveau. Les vieux schémas ne fonctionnent plus et nos systèmes démocratiques s'enlisent dans des terres détrempées d'inégalité, d'exclusions. Notre impatience est-elle si grande que celle, presque physiologique de nos horloges internes?
Autant, nous savons à quoi peut ressembler ce printemps qui se fait désirer, déjà nous imaginons les couleurs surgir, délicates, flamboyantes, encore humides de la sève nouvelle, autant nous n'arrivons pas à voir vraiment quelle sera l'issue, quand les modèles que nous connaissions ne fonctionnent plus, quand il ne s'agit plus de penser selon les anciennes logiques héritées, mais d'intégrer une vision systémique et complexe. Vertige de cette non pensée, de ce cramponnage destructeur aux acquis antérieurs!
C'est comme si nous continuons de camper dans un hiver de désolation au lieu d'engager de vraies fondations nourries des nouvelles sèves de pensées pour l’action.