OU... ET ?

Le camélia en pleine fleur côtoie au jardin le lilas qui commence à fleurir. Et si je ne me trompe pas, l'un marque le début du printemps et l'autre la fin. Quelque chose ne va  pas. Un temps plus long cette année, une accélération soudaine, puis des coups d'arrêt, retour au froid de l'hiver et les fleurs du lilas qui sont déjà là!

C'est le début Ou la fin?

Je regarde ce petit monde là tout près de moi, je regarde le grand monde et je vois les mêmes soubresauts, inquiétants, incertains. Des accélérations inédites avec des sursauts de vraie humanité, les crises à répétition, les guerres comme celles d’hier et celles plus secrètes d’aujourd’hui, des images qui n'en finissent pas d'habiter nos univers. Se côtoient ainsi de si belles aventures humaines et nos tourments infinis de la pauvreté, de l'injustice, de la violence à hauteur des souffrances enfouies.

C'est une humanité  vraie qui est là, celle que je voudrais voir Ou celle que j'ai du mal à regarder  car elle me dit trop mon impuissance à sauver le monde?

L'image étonnante de mon jardin cette année ne me dit-il pas ce nouveau, pas si nouveau, cadre de pensée possible? Le  "Ou" excluant ne doit-il pas remplacer en mon cœur le "Et" inclusif?

La physique quantique montre bien  ces "sauts", la non linéarité; interroge le mobile- immobile, le réel- irréel, le temps- non temps.
Quelques penseurs passeurs, nous montrent aussi cette autre voie. Mais comme nous avons du mal à habiter cette  pensée capable de prendre et de relier ensemble différents points de vue.

Le "OU" ne tolère pas son contraire, ne veut pas comprendre la complexité dans laquelle nous devons aujourd'hui naviguer: accepter ces vagues d'incertitude, ces déconstructions, ces nouveaux pas qui défient les anciens modèles et font craindre à certains la fin de l'humanité; reconnaitre nos propres limites plus que jamais rendues visibles, tolérer d'abord en nous-mêmes nos propres manques et nos richesses, ne pas ériger de système de défense idéologique comme un rempart de protection; quitter le OU ou le "soit" soit" pour ce ET timide qui peut prendre en son sein le camélia et le lilas, la haine et l'amour, les avancées soudaines et ces brusques retours en arrière, ces coups d'arrêt, aimer en nous-mêmes nos propres contradictions.

C'est en fait comme si nous nous auto limitions. Nous ne serions capables de penser que le " Ou "  qui nous fait mal, nous fait douter d'autres possibles.

Pourtant, oui comme ces fleurs "réelles, irréelles", comme ce blanc cru lumineux, ce noir vert sombre, tout est là.