Va, vis et deviens
C'est le titre d'un film magnifique dans lequel une mère souffle ces mots viatique dans l'oreille de son fils tout jeune. C'est pour elle le moyen qu'il survive à la famine. Elle le fait passer pour juif et rejoindre Israël avec l'opération Moïse. Destin étonnant, drame de cette séparation, mais la vie doit être la plus forte pour cette mère qui sacrifie sa douleur immense; cette phrase habite tout ce voyage, et chante cette vie qui se fait loin des racines, qui survit à la séparation.
Nous portons, au delà de nos blessures primitives, cette vie qui murmure aussi en nous ces trois verbes. Ils ont résonné à nouveau en moi. Ils appellent à la liberté, l'éclosion de tout ce qui est en nous, relié aux autres, au monde. C'est alors un tourbillon intérieur qui donne envie de danser, qui nous rapelle que l'amour n'enferme pas l'autre dans son projet mais constitue le terreau qui permet que ce "vis et deviens" soit possible.