Larmes mystère...
J'ai vu ce matin un œil immense, très sombre, œil de la terre qui pleurait des larmes de sang, du sang de tous les innocents, du sang de toutes ces guerres qui ne cessent jamais.
Larmes de si grande tristesse, du chagrin de toutes ces vies qui semblent s'arrêter, se séparer.
Larmes de panique de ceux qui fuient les landes de terreur, larmes reflet devant notre égarement collectif.
J'ai entendu ce matin une bouche immense, bouche de la terre qui hurlait sa douleur faite des cris des hommes et des femmes, assassinés, torturés. Cris qui peuvent s'étouffer, qui n’arrivent pas à dire la colère et l'incompréhension de notre humanité.
J'ai vu ce matin un paysage blanc, un peu jaune très pâle, fait de sables et de quelques herbes graminées... UN peuple d'enfants avance. Leurs yeux pleurent des larmes mystère. Ce n'est ni le soleil qui monte, ni le vent encore froid qui est à l'origine de ces petits torrents, c'est quelque chose qui vient de si loin, du cœur immense de la terre meurtrie. Ces larmes mystères déposent sur leurs joues le sel de la vie et vont se mêler profond aux larmes désespoir du cœur de la terre.